Etre médusé
La méduse : tu connais certainement déjà cet animal marin, que tu peux trouver sur le bord de mer, l’été, lorsqu’il est échoué. Tes parents t’ont peut-être déjà mis en garde : » Ne touche pas la méduse c’est dangereux ! Tu peux avoir des boutons… ». Eh bien sache que dans la mythologie grecque, la Méduse est un monstre à l’apparence d’une femme qui est encore bien plus dangereux que l’animal.
C’est l’une des trois Gorgones, l’une de ces trois sœurs, mais qui est la seule à être mortelle. Elle se reconnaît facilement, elle a la tête entourée de serpents et son regard est insoutenable pour un être humain. Le secret de la Méduse, c’est que son regard est si pénétrant qu’il transforme en pierre quiconque le croise. Si on ose la regarder droit dans les yeux, on est sidéré, stupéfié… médusé.
Elle a finalement été tuée par Persée qui s’est protégé de son regard grâce à un bouclier que lui a donné Athéna, la déesse de la guerre.
C’est justement en pensant au mythe de la Gorgone Méduse que l’on a donné ce nom à ces animaux marins dont les tentacules ressemblent à des serpents.
Restons au bord de l’eau pour évoquer une autre Méduse, puisqu’il s’agit du tristement célèbre bateau La Méduse qui s’est échoué en 1816, 120 kilomètres au large des côtes africaines à la suite de plusieurs erreurs de navigation. Lorsque la décision est prise d’abandonner le navire, il n’y a que 5 canots et une chaloupe pour accueillir 400 personnes, des soldats, des ouvriers et des prêtres envoyés par le roi Louis XVIII au Sénégal.
C’est donc sur un radeau de fortune de 20 mètres de long et de 7 mètres de large, construit à l’aide de différents matériaux arrachés à l’épave que 150 hommes et une femme prennent place pour un voyage de 13 jours au bout duquel il n’y aura que 10 survivants.
Quelques mois plus tard, le peintre Théodore GERICAULT les rencontre et décide de représenter ce drame sur une toile intitulée Le radeau de la Méduse, toile visible aujourd’hui au musée du Louvre à Paris.
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Un atlas
A la maison, tu as sûrement un atlas, ce livre qui contient toutes les cartes du monde, et qui, une fois ouvert, nous entraîne dans une promenade nous offrant de merveilleuses découvertes.
A l’origine de ce mot « atlas », il y a ce que les spécialistes appellent les dieux anciens. Cette histoire, si tu es en CM1, tu la connais déjà car nous l’avons étudiée l’année dernière avec la mythologie :
Tout commence avec deux êtres, Ouranos (le ciel) et Gaïa (la Terre). Ensemble, ils ont des enfants appelés les Titans (qui à leur tour donneront plus tard tous les autres dieux).
Les Titans sont des êtres d’une taille gigantesque et d’une force incroyable… Cronos est l’un des plus puissants Titans, jusqu’au jour où son fils Zeus veut le détrôner pour s’emparer du pouvoir.
Une guerre terrible oppose Cronos, aidé par les Titans et Zeus, soutenu par ses frères et sœurs. La lutte est sans merci, à tel point qu’elle man que de détruire l’univers…
Vaincus, les Titans sont pour la plupart enchaînés (cf illustration ci-dessus de Gustave Doré) ou enterrés vivants, un peu partout dans le monde, sauf Atlas qui subit ce sort peu enviable :
Il est condamné à porter éternellement sur son dos la voûte du ciel et le poids écrasant du monde.
Il reçoit la visite d’Hercule (cf. représentation ci-contre) qui vient lui demander de l’aider pour accomplir ses douze travaux. Atlas lui confie alors sa Terre un court instant, mais pour la reprendre ensuite, une fois l’aide pour le travail d’Hercule accomplie… Pauvre Atlas !
Il fallut attendre le XVIème siècle (années entre 1500 et 1600) pour que le géographe flamand Gehard MERCATOR fasse éditer un livre rassemblant toute sa collection de cartes et par la même occasion fasse sortir de l’oubli le Titan Atlas. La couverture de cet ouvrage représentait le fameux géant soutenant la Terre et le ciel.
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Le phare de Cordouan
Direction l’Espagne et plus précisément l’Andalousie, où se trouve la ville merveilleuse de Cordoue.
C’est en l’an 755 que cette ville voit arriver d’Orient Abd-al-Rahman, venu fondé une nouvelle dynastie en Andalousie (les Omeyyades), une terre musulmane dirigée par des gouverneurs arabes.
Il fonde un émirat , qui rapidement devient un véritable foyer artistique et intellectuel mêlant l’Islam, les traditions romaines et celles des Wisigoths. De cette période vont naître des chefs-d’oeuvre comme la mosquée de Cordoue et l’Alhambra de Grenade.
Puis au Moyen-Age le califat se disloqua. Cependant, les selliers (fabriquants de selles et de coussins) utilisaient toujours une peau de chèvre appelée le « cordouan », depuis que le secret de sa fabrication eut été apporté en Espagne par les Arabes. La ville de Cordoue en était devenue la spécialiste.
C’est à l’époque de Charlemagne, le roi le plus connu des Français, que ce cuir, venu de Cordoue, remontait vers la France et l’Europe, notamment pour la confection de chaussures de luxe.
Ce cuir de Cordoue, ce cordouan, était transporté par bateau, notamment jusqu’à Bordeaux, où il y avait de nombreux échanges commerciaux : Bordeaux exportait ses vins, et Cordoue exportait ses peaux et ses cuirs. Pas étonnant, donc que le célèbre phare de Cordouan, installé au large de l’estuaire de la Gironde, porte aujoud’hui ce nom.